« Gnothi seauton »… Connais-toi toi-même. La locution grecque, fondement essentiel de la philosophie occidentale est toujours aussi vraie maintenant que du temps de Socrate.
Quelque soit votre époque ou votre lieu de vie, vous vivrez toujours avec vous-même et ne pas se connaître est certainement la plus grande faute que vous puissiez commettre tout au long de votre existence.
Si vous décidez de vous lancer dans un achat immobilier, il est donc essentiel de comprendre quel type d’investisseur vous êtes. Je propose la description de quelques-uns de ces archétypes rencontrés au cours de mes 15 ans de pérégrination immobilière.
1) Le banquier
Cet investisseur a choisi l’immobilier comme il aurait pu choisir une crypto, des fonds indiciels ou des commodités. Pour lui, cet actif physique est avant tout appréhendé à travers les chiffres. Le banquier s’intéresse d’abord à l’emprunt, à l’amortissement, au rendement brut, net et actuariel. Pourcentages, équations, probabilités et courbes sont les armes qu’il s’est choisi pour accumuler de la richesse dans la Pierre. L’emplacement pour lui n’est qu’un ratio à placer sur une valeur patrimoniale, les travaux de rénovation à effectuer des coûts à intégrer dans son calcul de rendement, l’architecture et l’esthétique du bâti, un non sujet dans son analyse. Comme le banquier dont il porte le nom, il ne s’intéresse pas au contenu de l’actif en tant que tel, mais au chiffre qu’il peut produire. Très ennuyeux à fréquenter autour d’un dîner et ne comprenant absolument rien du charme de l’actif immobilier et de sa complexité sociétale et culturelle, il est néanmoins très efficace et fait partie des plus terribles compétiteurs du marché de l’investissement.
2) Le touriste
Le touriste ne connaît pas grand-chose à la construction, aux emprunts, à l’urbanisme ou aux règles juridiques du marché immobilier. Il souhaite placer son capital, reçu en héritage ou épargné sur plusieurs années de labeur, dans un actif pérenne et sûr. Le touriste ne cherche pas à connaître le marché comme un spécialiste. Il veut juste acquérir un bien simple et emblématique en un minimum de temps. Il va donc se concentrer sur les zones urbaines les plus connus, en cœur de ville ou en zones touristiques célèbres et acheter une « valeur sûre ». De la même façon qu’un touriste hésiterait entre plusieurs restaurants, et au final se déciderait d’aller dans un trois étoiles Michelin pour être certain de ne pas faire d’erreurs. Le touriste est déconcertant car il peut décider de placer des sommes très importantes en très peu de temps en sélectionnant un quartier uniquement sur sa notoriété publique. Malgré son apparente nonchalance et son manque d’efficience, le touriste fait souvent de très bonnes affaires sur le long terme en mettant à profit son arme la plus redoutable : le bon sens.
(A suivre)
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